[la fibre technique #32]
Empreinte Environnementale Part.3

Pour mesurer les empreintes et impacts environnementaux, des critères sont nécessaires. Des critères normés, cela va sans dire. En même temps, ça va mieux en le disant 😉
Dans nos #LaFibreTechnique 30 et #LaFibreTechnique 31, nous avons vu que l’Analyse environnementale de Cycle de Vie (ACV) est une démarche normée. Elle est construite autour de règles communes aux acteurs d’un secteur, et permet ainsi de cerner les paramètres entrants et sortant des études d’impacts, par catégories de produits.
Côté critères, si en 2009 on suivait 11 critères d’impact -dont l’affichage de 8 était obligatoire- aujourd’hui on n’en compte pas moins de 35 : 28 obligatoires, mentionnés dans les déclarations, et 7 optionnels. L’enrichissement des connaissances ayant corolairement accru le nombre de critères suivis.
Dans notre profession l’EN50693 de Aout 2019 recommande de travailler avec un set de 16 indicateurs d’impact. Vous les trouverez regroupés dans le tableau en annexe 1 du document PEP-PCR-ed4-EN20210906 de l’association PEP ECOPASSPORT.
A l’époque, l’intention de la profession était d’avoir un consensus en matière de calcul. Pour maintenir la comparabilité des critères et assurer la fiabilité des études au vu de l’évolution des connaissances, il a fallu relier systématiquement ces calculs, et les déclarations environnementales, à des documents de références, dont la date ou la version évoluent.
Cela assure la comparabilité des produits. Et « périme » les études à 4 ou 5 ans, selon les cas. Ce qui, pour une fois, est une bonne chose en matière d’obsolescence programmée ! 😉 A noter toutefois que cela ne remet pas en cause la validité des calculs dans le référentiel cité, même au-delà de la date de péremption !
Ceci pour rappeler aussi qu’une déclaration environnementale, et les rapports l’accompagnant, sont des documents vraiment techniques que des néophytes ne sauraient appréhender. Même s’il est pertinent d’en simplifier la lecture pour les rendre plus accessibles.
Dans les bonnes pratiques je préconise de favoriser une mise en lumière de quelques indicateurs que tout un chacun peut saisir, associés à une durée d’usage.
Par exemple :
👉 le CO2 dégagé dans l’atmosphère ou la contribution au réchauffement climatique
👉 la quantité d’énergie primaire utilisée
👉 la quantité d’eau consommée.
Encore convient-il d’être vigilant sur le fait que l’objectif lors du (re)design d’un produit est de réduire l’impact sur TOUS les indicateurs. Si ce n’est, de ne pas les dégrader. Ainsi, une forte baisse du CO2 rejeté ne justifiera jamais une hausse de la pollution des sols.
Désormais la mesure de l’impact environnemental s’impose à tous, tant mieux.
Des déclarations environnementales produits comparables et fiables sont possibles, génial.
Mais la complexité de ces documents ne doit pas faire oublier qu’ils doivent avant tout servir de vrais supports à discussions entre clients et fournisseurs sur la manière de réduire les impacts. Isn’t it ?